L’année 2018 vient tout juste de se terminer, l’heure est donc au bilan avant de se tourner définitivement vers 2019. On peut affirmer que l’autogestion du risque s’est avérée une opération gagnante encore une fois en 2018 pour notre clientèle du secteur porcin. Avant de regarder les résultats finaux, regardons un peu ce que le marché à terme nous a offert comme potentiel dans la dernière année. Comme on peut le voir sur le graphique ci-haut, le marché à terme aura offert des opportunités sur l’ensemble des mois de l’année. Pour ceux qui seraient moins familiés avec ce type de graphique voici quelques précisions. La ligne 0 au centre du graphique représente le prix moyen payé au Québec alors que les colonnes vertes l’écart entre la valeur la plus élevée sur le marché à terme et le prix moyen payé au Québec et les colonnes bleues l’écart entre la valeur la plus faible sur le marché à terme et le prix moyen payé au Québec. Par exemple, si on regarde le mois de janvier, le prix le plus faible sur le marché à terme était de 22.03 $CA/100 kg sous le prix moyen réellement payé alors que le prix le plus élevé sur le marché à terme était 17.75 $CA/100 kg de plus que le prix moyen payé au Québec en janvier 2018.
Regardons maintenant plus en détail les résultats de ce graphique. C’est le mois de septembre qui gagne la palme du plus grand écart avec le marché à terme avec 74.71 $CA/100 kg de plus que le prix réellement payé. Si on se souvient, les prix avaient lourdement chuté à partir du mois d’août expliquant cet écart important. Du même coup, ce chiffre nous fait réaliser que le marché à terme nous avait offert un prix largement supérieur au prix réel. En soustrayant le prix moyen de l’année 2018 au haut du marché à terme moyen sur les 12 mois de l’année, on obtient un écart de 28.88 $CA/100 kg. Cela signifie que si nous avions réussi a visé le haut du marché à terme à chaque mois nous aurions terminé l’année avec un prix moyen de 201.69 $CA/100 kg au lieu de 172.81 $CA/100 kg. Bien qu’il pourrait s’avérer très difficile voir impossible de viser le haut du marché à terme à chaque fois, il n’en demeure pas moins qu’avec un écart de cette taille, il y avait beaucoup de place pour viser à quelque part entre les deux et ainsi aller chercher un revenu supplémentaire via le marché à terme. Comme on peut le voir dans le précédent tableau, depuis 2015 le marché à terme aura offert un surplus potentiel de 26.16 $CA/100 kg entre le prix moyen payé au Québec et les prix les plus élevés sur le marché à terme. Le haut du marché présente un prix moyen de 206.71 $CA/100 kg dans les 4 dernières années ou un revenu de 217 $CA/porc pour un porc de 105 kg carcasse, une valeur au-dessus du coût de production.
Passons maintenant de la théorie à la pratique en vous présentant les résultats moyen de notre clientèle depuis 2015. Premier constat, l’opération s’est avérée positive sur l’ensemble de la période avec des gains année après année. Comme nous l’avons vu précédemment, 2018 nous avais offert une potentiel de 28.88 $CA/100 kg pour le secteur du porc. Nos clients ont réalisé des gains de 10.64 $CA/100 kg pour ce secteur ce qui représente près de 37% du plein potentiel et si on y ajoute les gains réalisé dans les grains et la devise ce total passe à 14.85 $CA/100 kg sur les volumes de porcs transigés. Depuis 2015, les gains moyens totaux dans le porc sont de 6.10 $CA/100 kg, les grains et la devise de 3.86 $CA/100 kg pour un total de 8.33 $CA/100 kg. Un petit calcul rapide pour mieux visualiser l’impact de la gestion du risque sur une entreprise porcine moyenne. Pour une entreprise qui aurait mis en marché 10 000 porcs par année à un poids de vente de 105 kg et un taux de couverture de 50% cela représenterait un gain annuel de 43 733 $ ou un total de 175 000 $ en 4 ans. L’autogestion des risques fait encore une fois la preuve ici que c’est un outil incontournable dans la seine gestion d’entreprise et d’autant plus dans un contexte de coupure supplémentaire du revenu stabilisé pour le secteur.