Le bilan mensuel d’offre et de demande publié ce midi par l’USDA nous a permis de jeter un premier coup d’œil sur les anticipations de production de viandes à venir en 2020 chez nos voisins au sud de la frontière. Tout d’abord débutons avec les prévisions de production de viande de porc. Dans son bilan de cette année, peu de changements sont à noter si ce n’est qu’une très légère révision à la baisse de la production totale qui serait de 27.337 milliards de livres, en hausse de 3.8% sur un an. La production du trimestre en cours devrait croître de 3.6% qu’au 3ème trimestre la croissance serait plus marquée avec 6% pour terminer l’année à 3% au dernier trimestre. Compte tenu du contexte actuel, l’organisme révise à la hausse de 71 millions de livres sa cible d’exportation pour un total de 6.246 milliards de livres, en hausse de 6.4% sur celles de l’an dernier. En tenant compte du recul des importations, le marché américain devra tout de de même consommer 22.081 milliards de livres soit 593 millions de livres supplémentaires ce qui représente plus d’une semaine de production.
Pour l’an prochain, la production pourrait connaitre une croissance de 3.5% sur celle de 2019 avec un total de 28.285 milliards de livres, ce qui viendrait surpasser la production record de cette année. Au premier trimestre de 2020, la croissance serait au même niveau avec 3.5% et une production qui surpasserait les 7 milliards de livres, une grande première sur ce trimestre. Pour écouler ce surplus de production, on prévoit une hausse des exportations de 6.9% avec un total de 6.675 milliards de livres soit 429 millions de livres de plus. Cette fois, les américains auront près de 500 millions de livres de plus à leur disposition pour la consommation. Ce sont là des chiffres qui commencent à donner le vertige surtout si le marché d’exportation n’est pas à la hauteur en raison des conflits commerciaux avec la Chine et le Mexique qui tardent à trouver un dénouement.
Tournons-nous maintenant du côté de l’offre et la demande globale de viande rouge et volaille sur le sol américain. Pour la viande de bœuf, l’USDA révise à la baisse la production ainsi que les exportations prévue cette année portant la croissance de la production à 1.5% et celles des exportations à 0.5%. Pour l’an prochain, la production de viande de boeuf serait en hausse de seulement 0.9% tandis que les exportations seraient en hausse de 2.3% sur un recul de 1.8% des importations.
Pour le secteur de la volaille, on estime que la croissance de la production devrait atteindre 1.3% en 2020 avec un total de 49.569 milliards de livres. Le secteur des exportations atteindrait un volume de 7.95 milliards de livres pour une hausse annuelle de 2.1%. Dans le contexte actuel de conflits commerciaux avec le reste de la planète, il est plutôt normal de se questionner sur les niveaux d’exportation qui demeurent la clé pour un soutien solide des prix alors que ces dernière représentent près de 17% du total de la production des viandes rouges et de la volaille. On peut affirmer sans trop se tromper que les consommateurs américains sont en mesure d’absorber un certain niveau de hausse de la production mais un fléchissement marqué du secteur des exportations viendrait briser le fragile équilibre actuel tirant inévitablement les prix vers le bas.