Bonjour à tous,
On respire finalement un peu mieux aujourd’hui alors que les contrats à terme atteignent la limite haussière (au moment d’écrire ces lignes). Je voudrais souligner les différents points positifs et négatifs auxquels le porc est confronté récemment. (Pour ceux qui sont fans d’analyse technique, il faudra surveiller si le contrat d’avril débute la session de vendredi avec un gap et maintient la hausse. On aurait ainsi ce qu’on appelle un Island reversal – cela serait un signe très positif).
Commençons avec le pot avant de sentir les fleurs!
- La production porcine américaine continue d’être anormalement élevée. Le USDA rapporte des abattages quotidiens de plus de 495 000 porcs et les poids moyens des porcs abattus est supérieur de 2 livres par rapport au même niveau que l’an dernier.
- La quantité de viande produite en sol américain par habitant constitue de nouveaux sommets. Les américains ne peuvent donc pas consommer toute la viande produite et doivent exporter.
- Pour exporter, il faut un dollar US faible, ce n’est pas le cas présentement puisque le taux se situe à un sommet des 4 derniers mois et s’approche du pic des 3 dernières années.
- De plus, pour exporter il ne faut pas être en chicane avec ces voisins. Au moins l’ALENA 2.0 (ACEUM) est signé par les Etats-Unis et le Mexique. Il ne reste que le Canada qui doit entériner l’entente. La Chine devra s’engager davantage avec les Etats-Unis pour importer la viande qu’il lui manque.
- Le problème majeur demeure le fait que malgré la viande vendue à la Chine encore faut-il la livrer! Et présentement, les mauvais prix dans le porc sont entièrement reliés à la fermeture de la frontière chinoise au commerce en raison de la présence du coronavirus. La Chine a mis en place des mesures de confinement et des fermetures de routes, frontières afin d’éviter la propagation du virus. Il faudra encore surement quelques jours avant de voir les résultats de ces mesures.
US Dollar Index
C’étaient les point négatifs!
L’envers positif de la médaille rassemble tous les points suivants :
- Malgré la hausse de production américaine, les exportations américaines sont soutenues avec des ventes à l’exportation moyenne de plus de 25 000 tonnes par semaine depuis le début de l’année. Les exportations réelles, ce qui a vraiment quitté les ports américains, se maintenaient aisément au-dessus de 30 000 tonnes.
- Les cas de H5N1 de grippe aviaire pourraient semer le doute chez certains consommateurs voulant éviter le poulet. Ceux-ci pourraient se tourner vers le porc.
- Les fermetures de routes et le fait d’empêcher les travailleurs chinois de se déplacer ou même de travailler fait en sorte que plusieurs élevages chinois ont dû euthanasier plusieurs milliers d’animaux en raison du manque de nourriture. Le décompte n’est pas réalisé, mais on parle de pertes de plus de 2 mois de production dans le poulet par exemple dans la province de Hubei. La quantité de protéine animale continue ainsi de se réduire en sol chinois.
- Le prix du porc en Chine n’a pas diminué et se maintient à $50 USD/100 kg des sommets réalisé en octobre 2019. On se situe encore à $550 USD / 100kg
- La Chine vient d’annoncer (6 février) la diminution de 5% de tarif pour favoriser l’importation de porc américain. Cette mesure prendra effet le 14 février prochain. Le calcul est facile à faire ici, on abaisse les taxes de 5%, on augmente la valeur du prix US de 5%! Imaginez un instant si la Chine devait enlever toute les taxes! L’arbitrage devrait ainsi proposer une hausse des prix américains et une certaine baisse des prix mondiaux pour atteindre un nouvel équilibre. La même chose était arriver en 2018 avec le Mexique; les taxes mexicaines avaient réduit la valeur du porc américain.
- Les experts continuent de discuter que la Chine pourrait importer 3 000 000 de tonnes cette année (versus 2 millions en 2019).
- De plus, il est intéressant de constater aux Etats-Unis, l’augmentation du nombre de truies destinées à l’abattage. Depuis plus de 2 semaines, on note une augmentation en ce sens à plus de 66 000. La moyenne de 2019 tournait autour de 57 000 truies. S’il fallait que cela devienne une tendance, on pourrait voir le rythme de croissance de production être freinée vers la fin de l’année 2020.
Encore une fois, le marché oscillera entre toutes ces vérités ou ces faits alternatifs c’est selon. Il faudra demeure à l’affut des opportunités et demeurer près de vos conseillers et courtiers!
Bœuf
Les contrats à terme ont trouvé un plancher à court terme. Pendant près de 3 mois, les contrats à terme n’ont fait que monter, ils se retrouvent sur une pente descendante. La Chine a réduit les tarifs à l’importation de viande américaine. C’est une bonne nouvelle dans l’ensemble pour les contrats long terme. La beauté demeure que la Chine, si elle veut réaliser des achats de biens américains et atteindre les cibles fixées par le gouvernement de Trump, elle devrait acheter des biens à haute valeur ajouté. Le prix du bœuf vaut près de $6900 USD / tonne alors que la fève vaut $340 USD / tonne. Le pays de Xi Jinping devrait ainsi favoriser les achats de viandes qui sont normalement plus cher pour le tonnage produit. Ainsi toutes les viandes devraient être favorisées ainsi que le beurre et certains produits laitiers américains.
FRÉDÉRIC HAMEL, CFA
Stratège de Marché / Market Strategist
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