Bonne journée,
Statistiques d’abattage aux États-Unis
Dollar canadien et Banque du Canada
Un mot sur le dollar canadien qui reprend de l’altitude. La réunion de la Banque du Canada s’est terminée avec une conclusion qu’une baisse de taux d’intérêt n’était pas envisagée pour l’instant. Le gouverneur Poloz a réitéré sa confiance dans l’économie canadienne, mais il demeurait alerte quant aux soubresauts de l’économie mondiale. Ainsi l’écart de taux d’intérêt entre les États-Unis et la Canada continue de se rétrécir comme peau de chagrin. Ce phénomène devrait normalement signaler une hausse de notre devise face au dollar US. Cette hausse, si elle devait se produire, diminuera le prix de vente des producteurs de viandes canadiens.
CAD/USD
Porc
La planète continue de tourner malgré la mise en place des tarifs douaniers sur toutes sortes de produits asiatiques et américains. Les deux pays semblent continuer de se parler afin de régler ce différend. Trump continue son bombage de torse et multiplie les menaces face à son homologues chinois. On verra ce qu’il adviendra de cela dans les prochains jours.
L’attention des producteurs de porcs québécois se tournent aussi vers des marges positives dans l’élevage pour la prochaine année (octobre 2019 / octobre 2020). Avec l’analyse de Raphael Pouliot, les profits par porc ce matin s’établissaient à plus de $10 pour la prochaine année, selon le modèle ASRA. La hausse des prix du porc à la bourse hier, couplée avec la baisse du prix des grains et la faiblesse du dollar canadien proposent en effet cette hausse des marges bénéficiaires.
La question qui tue demeure dans la tête des producteurs; peut-on faire plus d’argent dans les prochains mois? Ou si on ferme ces prix positifs pour la prochaine année? Ça c’était hier, aujourd’hui le portrait change au moment d’écrire ces lignes, le dollar CAD monte, le prix du porc baisse et les grains… sont plutôt mixent (le mais baisse, mais le prix du tourteau remonte).
Si on oublie la guerre commerciale deux minutes entre les États-Unis et la Chine, la situation serait nettement en faveur d’une hausse des prix du porc à court terme en Amérique du Nord. La Chine commence à être très préoccupée par la situation des prix du porc sur son territoire. Selon le ministère des Affaires agricoles chinoises le prix a atteint un record de 32.4 yuan/kg dans certains marchés. C’est 50% de plus qu’il y a un an. Le prix au comptant quant à lui est à la hausse de 100% depuis le début de l’année 2019. Le gouvernement central a annoncé qu’il souhaitait relâcher différentes viandes des inventaires nationaux dans le marché de consommation afin de tempérer les hausses de prix. On parle de viande de bœuf, de porc et de mouton. En janvier 2019, le gouvernement avait sorti 9600 tonnes des inventaires nationaux faisant baisser les prix durant quelques jours. Depuis l’annonce du ministère la semaine dernière, le prix au comptant n’a pas baissé, mais ne monte plus comme auparavant. On pourrait y voir une mesure temporaire afin de bien jauger la prochaine action à prendre. On ne sait pas non plus, si ceci ne serait pas un coup de semonce pour les acteurs dans l’industrie chinoise qui posséderaient des stocks congelés disponibles pour la population et qui conservaient ces stocks dans le but de spéculer sur des prix toujours plus haussiers…. Sur ces nouvelles, Beijing a annoncé avoir conclu des ententes d’importation avec des abattoirs de l’Argentine et continue d’approuver des abattoirs brésiliens et britanniques afin de diversifier davantage ses importations (commentaires de la porte-parole Gao Feng).
Le marché de la découpe américaine prend du mieux. La pièce découpée à regarder sera sans nul doute le jambon alors que la demande provenant des acheteurs traditionnels (Mexique et supermarchés américains) pourraient supporter le prix à court et moyen terme. Le prix du jambon demeure très intéressant sur une base historique. De plus, avec la hausse des prix du bœuf récemment, les supermarchés voudront offrir des viandes à des prix intéressants aux consommateurs américains qui pourraient devenir plus soucieux de leurs dépenses au cours des prochains mois. On a vu l’indice de confiance des consommateurs diminuer en août et ceux-ci pourrait chercher de meilleurs prix pour les prochains mois. Le porc offre présentement le meilleur rapport qualité-prix sur le marché des protéines animales (il est maintenant important de le souligner en raison de toute la présence des protéine végétales disponibles!)
Les contrats à terme se sont frappés le nez sur la résistance technique et la Bourse attend de nouvelles infos afin de prendre la direction inverse ou si elle continue vers de nouveaux sommets récents.
Prix du jambon (cent/lb)
CàT de porc du décembre
Bœuf
L’idée que le marché des contrats à terme essaie d’anticiper la tendance du prix au comptant des prochains mois fait son chemin parmi les négociants. En effet, presque tout le monde s’attend à ce que le prix au comptant continue sa lente glissade amorcé en août suite à l’incendie de l’usine de Tyson. On pensait que l’industrie allait supporter les producteurs et l’élan s’est manifesté jusqu’à tout récemment, mais on sent craquer les bonnes intentions pour laisser la place à une certain avarice. Le prix au comptant au Texas qui se situait à $105/106 la semaine dernière s’établissait plutôt à $102 /103 cette semaine. Les contrats d’octobre se transigent à 98.95 USD /100 livres cette semaine. Ceci se compare à $111 au début du mois d’août. La beauté du marché demeure tout de même la bonne demande du marché intérieur américain. La fin d’été qui se prolonge pourrait considérablement aider les ventes de viande de bœuf dans les supermarchés. Il est certain que le coût élevé de cette viande pourrait ralentir la demande ainsi que le manque de confiance des consommateurs envers l’économie américaine.
Les exportations demeurent ainsi le meilleur moyen de supporte les prix. La fin de l’année sera révélatrice de la demande sur ces marchés alors que plusieurs pays se sont abstenu d’acheter aux Etats-Unis, mais pourrait se voir forcer de magasiner en sol américain très bientôt en raison des prix relatifs, mais aussi de la logistique plus efficiente à exporter ce produit.
Prix du bœuf de décembre
Bonne journée
FRÉDÉRIC HAMEL, CFA
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