Les marchés sont ballottés au gré des virus. C’est maintenant le temps du Coronavirus de faire des dommages parmi la population mondiale. Les pertes humaines, malheureuses, sont bien réelles pour nous rappeler que même le plus petit microbe peut venir à bout d’une machine aussi complexe que l’être humain! Trêve de philosophie.
Tous les marchés agricoles et financiers ont subi le contrecoup de la propagation du coronavirus en Chine. L’épidémie du SRAS en 2002-2003 avait provoqué les mêmes effets sur les marchés. À ce moment, les économistes avaient calculé que le recul de l’économie avait été de 40 milliards USD et que la croissance économique de la Chine avait perdu 0.8%. Les autorités chinoises font donc tout leur possible pour restreindre la propagation de ce virus. S’ils réussissent, les différents marchés pourraient bien revenir à leur situation initiale dans quelques semaines. Au niveau de l santé humaine, en résumé, ce virus est très contagieux, mais pas nécessairement plus virulent que le SRAS. Une personne normalement constituée devrait s’en sortir après quelques jours de convalescence. Les enfants et les personnes âgées sont plus à risque de subir une conséquence plus fâcheuse.
Il est bien possible que les Bourses aient exagéré la réaction sur certains marchés. Le porc est un peut-être de ces marchés. Il est vrai que les festivités entourant le Nouvel An chinois ont été ternies et même annulées, mais la population et les familles séquestrées ont tout de même continué à manger. Évidemment, les restaurants ont été désertés et les touristes ont quitté les zones plus problématiques, mais les Chinois demeurent attachés à certaines traditions et il est certain que ceux-ci ont tout de même célébrés la venue de l’année du Rat! Il sera intéressant de voir comment les autorités chinoises voudront gérer les semaines qui viennent au sujet des importations de viandes de porc sur leur territoire.
Les hypothèses à ce sujet sont intéressantes à énoncer. Il est bien possible que la hausse du cheptel porcin en novembre et décembre dernier soit interrompue en janvier 2020. Pourquoi? Tout simplement parce que la demande et les prix étaient trop élevés pour manquer une telle opportunité de vente de la part des producteurs. Il sera intéressant de voir si une partie du troupeau de reproducteurs ait été à l’abattoir. Les prix en Chine demeurent encore très élevés et maintenant que les Fêtes sont terminées, l’État central devrait passer à l’action pour alléger le fardeau de sa population. Le moral à plat, des Festivités lunaires qui tournent courts, une mystérieuse maladie apportée par des serpents ou autres animaux exotiques, des mise en quarantaine et des prix de porc trop cher pour les portefeuilles chinois, voilà une recette pour quelques émeutes. Il ne serait pas surprenant que la Chine veuille accélérer ses programmes d’achat et ce sur différentes denrées. Évidemment, le pays négocie avec tout le monde (Brésil, Canada, Chili et Union Européenne), mais ne pourra pas se passer des Etats-Unis. De plus, on se doit de rappeler que les abattoirs américains avaient demandé aux producteurs de retirer la ractopamine des recettes alimentaires à la fin de l’été dernier. Le programme d’achat de porc sans racto devrait commencer en février. L’espoir de prix meilleurs est encore bien présent, mais pour combien de temps encore?
Le USDA a comptabilisé la production de porc en 2019; les abattoirs ont accueilli 129.9 millions de cochons en 2019 soit une hausse de 4.4% de plus que 2018 (ou encore 5.5 millions cochons de plus). Si on calcule en nombre de livres les Etats-Unis ont produit 27.637 milliards de livres soit une hausse de 2 milliards de livres d plus que 2018.
Bœuf
Avec l’effet dépressif du coronavirus, le marché a complètement occulté la rapport Cattle on feed de vendredi dernier. En fait, les chiffres n’ont surpris personne et sont sortis selon les estimations des analystes. En fait, ce qui a plutôt surpris dans ce rapport est la plus forte proportion de veau de plus de 700 livres placés dans les parcs. Les éleveurs cherchaient désespéramment des veaux de plus 1000 livres pour livrer contre le contrat d’avril qui semblait plutôt élevé (avant la baisse de lundi 27 janvier). Le nombre de veaux placés en parcs en décembre se chiffrait en hausse de 3.5% (attentes à 3.4%) alors que le nombre d’animaux dans les parcs étaient en hausse de 2.3% au 1 janvier 2020. Les mises en marchés furent 5.3% en décembre (attentes à 5.2%).
Le USDA a publié ses données concernant les abattages de bœufs pour 2019. Les abattoirs ont traité 26.117 millions de bêtes ce qui constitue une hausse de 1.2%. Ce chiffre demeure une surprise puisqu’à la fin de 2018, le USDA avait prédit une hausse 3%. Ainsi le nombre de bêtes qui se sont dirigées vers les abattoirs fut 1.8% sous les estimations. En fait, si les chiffres ont montré une croissance dans les abattages c’est surtout en raison de la venue dans la mise en marchés des femelles (génisses). Ainsi, les producteurs ont peut-être sacrifié une partie de la croissance future. Le marché du bœuf sera grandement à surveiller puisque l’Australie avec ses feux et les Etats-Unis diminuant probablement le cheptel reproducteur, il faudra se fier à des producteurs du Brésil qui pourraient profiter la diminution de l’offre de la part de ses concurrents internationaux.
Un fait intéressant aux Etats-Unis, le prix du lait et des produits laitiers ont fortement augmenté durant le dernier trimestre de 2019. Malgré cette augmentation de prix, les producteurs ont envoyé à l’abattoir plus de vaches laitières que les moyennes des derniers mois. En fait, durant la dernière semaine de 2019, plus de 138 000 vaches ont été envoyés à l’abattoir, un sommet des 6 dernières années.
FRÉDÉRIC HAMEL, CFA
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