Bien que le bilan mensuel d’offre et de demande retienne plus l’attention pour le secteur des grains, sa section concernant la production de viande sur le territoire américain n’en demeure pas moins intéressante et devient un point de repère afin de mieux anticiper les éléments qui pourraient faire bouger le marché. Pour cette année, l’USDA revoit à la hausse la production du dernier trimestre de 40 millions de livres pour une production trimestrielle record de 7.46 milliards de livres, en hausse de 6.1% sur le même trimestre de 2018. On terminerait donc l’année sur une hausse annuelle de la production de l’ordre de 5% avec 27.62 milliards de livres. Du côté de la demande, les exportations sont révisées à la baisse sur la précédente estimation avec un total de près de 6.5 milliards de livres pour une hausse de 10.6%. Compte tenu des chiffres officiels d’exportation pour la période janvier à septembre qui totalisaient un peu moins de 4.5 milliards de livres cela signifie qu’il resterait à livrer sur le marché international un volume de 2 milliards de livres en 3 mois pour une moyenne mensuelle de 667 millions de livres. La moyenne mensuelle actuelle est légèrement sous la barre des 500 millions de livres et pour le mois le plus élevé cette année le total est tout juste sous les 550 millions de livres, assurément d’autres révisions à la baisse à ce chapitre d’ici la fin de l’année.
Pour 2020, l’organisme laisse inchangé sa prévision de production du mois d’octobre avec un total de 28.68 milliards de livres, ce qui représente une hausse de 3.8% sur la prévision actuelle de 2019. En 5 ans, le secteur de la production de porcs aux États-Unis aura connu une augmentation de plus de 15% alors que cette dernière vogue de record en record depuis 2016. L’an prochain, selon la prévision actuelle, les transformateurs américains devront écouler sur les marchés 1 milliard de livres supplémentaires. Avec une consommation stable prévue en sol américain, ce surplus devra prendre le chemin de l’exportation. Ce dernier représenterait 25.5% de la production totale augmentant ainsi son importance au maintien des prix. Ce qu’il faut en retenir, c’est que la croissance actuelle de la production repose entièrement sur le secteur des exportations pour assurer un équilibre adéquat entre l’offre et la demande et ainsi soutenir les prix. Bien que le ciel semble s’éclaircir du côté de la demande internationale avec les ravages de la Peste Porcine Africaine en Asie, un orage est si vite arrivé.