Le bilan d’offre et de demande de l’USDA publié ce midi apporte peu de changements à ses précédentes estimations concernant le marché américain du porc. En fait, cette dernière estime toujours que le secteur sera en croissance cette année et l’an prochain en dépit des prévisions de certains analystes qui laissent entendre que la production pourrait se contracter l’an prochain.
À 2 mois de la fin de l’année, l’USDA estime la production cette année à 28.18 milliards de livres en hausse de 2% soit un nouveau record. Ce dernier serait battu l’an prochain avec une production estimée à 28.46 milliards de livres en hausse cette fois de 1.1%. Les abattages de truies plus élevés dans les derniers mois, auraient un impact seulement sur le premier trimestre de 2021 alors que ce dernier est prévu en baisse de 2.5% sur un an.
Le secteur des exportations est revu légèrement à la baisse pour cette année avec une hausse anticipée de 15.9% avec un total de 7.324 milliards de livres. Pour la période de janvier à septembre, les exportations totalisent 5.424 milliards de livres. Ça signifie que pour les 3 derniers mois de l’année il faut livrer 1.9 milliards de livres soit un peu plus de 633 millions à chaque mois. Pour toucher la cible, les exportations devront afficher une hausse moyenne de 4.1% d’ici la fin de l’année. Une valeur plutôt réaliste dans le contexte actuel.
Ce serait plutôt le chiffre de l’an prochain qui pourrait être remis en question. La Chine demeure le facteur numéro un de la croissance cette année mais qu’en sera-t-il l’an prochain ? Bien qu’il lui reste du chemin à faire, la production chinoise est engagée sur le chemin de la croissance depuis près d’un an si bien que les inventaires sont maintenant à environ 85% de ce qu’elles étaient avant la crise surpassant même les attentes des autorités chinoises. D’ici la fin de l’année 2021, l’appétit chinois devrait se réduire graduellement ce qui obligera les exportateurs américains à trouver de nouveaux débouchés pour garder le secteur en croissance comme l’USDA semble l’indiquer.
Ceux qui misaient sur la croissance de la consommation domestique pour contrebalancer seront déçus. L’organisme prévoit une consommation américaine par habitant à toute fin pratique stable à 51.5 lbs. Comme quoi l’USDA croit fermement au secteur des exportations, les prix moyen de l’an prochain serait en hausse d’un peu plus de 9%. On devra probablement attendre encore quelques mois avant d’y voir plus clair.