Aujourd’hui le 1er décembre
Rock’n’Roll à la bourse : tous marchés confondus
J’en parlais hier (très brièvement) avec M. Zappa, si jamais ça vous intéresse : https://www.tvanouvelles.ca/emissions/a-vos-affaires
Je compare l’état de l’économie en ce moment à la conduite d’une voiture un peu spéciale. Imaginez-vous qu’actuellement vous êtes au volant et que vous devez avoir le pied sur l’accélérateur et pomper les breaks EN MÊME TEMPS alors que vous roulez sur l’autoroute, qu’il y a des nids de poules un peu partout et que le pare-brise est givré.
C’est un peu là qu’on est. Attention, ça ne veut pas dire hors de tout doute qu’on ne se rendra pas à destination et qu’on va finir dans le champ. Pour le moment ça veut plus dire que la ride ne sera pas de tout repos et que ça risque de brasser. Actuellement les banques centrales doivent resserrer les politiques monétaires afin de mieux contrôler l’inflation; c’est ça les breaks. Au même moment, la croissance n’est pas aussi bonne qu’initialement souhaité, donc techniquement il faudrait une politique très accommodante pour stimuler; c’est ça l’accélérateur. Quand on doit peser sur les deux en même temps ça fait en sorte qu’on brasse à l’intérieur de la cabine. On est là.
Le marché est donc nerveux car le soutient des gouvernements et des banques centrales arrivent au bout de leur capacité et ne sont donc plus en même mesure de « réparer les pots cassés » causé par un ralentissement économique, qu’il vienne d’un variant ou de n’importe où ailleurs. On ne peut plus réellement baisser les taux, ils sont déjà à zéro et nous sommes aux prises avec de l’inflation galopante. On ne peut plus vraiment imprimer de l’argent car nous en avons déjà imprimé énormément, que les dettes sont faramineuses au point ou ce que l’équilibre budgétaire est devenu une sorte d’utopie.
On se dirige vers une inflation de 5-6%, mais une croissance économique de 1-2%. Un phénomène assez rare; la stagflation. Une croissance qui STAGne au moment où il y a beaucoup inFLATION. C’était le cas des années 1970. Oui, on vit dans un monde très différent d’il y a 50 ans ; nouvelles technologies, mondialisation, internet, changements climatiques, etc… Difficile de comparer, certes, mais c’est une erreur de ne pas regarder ce qui s’est passé à ce moment.
Sur une période de 12 ans, de 1968 à 1980 les indices boursiers on fait du surplace. L’indice du S&P500 valait à peu près 100 points en 1968, et valait encore à peu près 100 points en 1980 en passant par des hausses et des baisses de 30-40% de temps en temps. Des montagnes russes, du stress, mais pas vraiment de rendement en plus d’une décennie.
Donc on est là. Face à des risques grandissants et avec de moins en moins de munitions pour affronter quelconque forme d’adversité car les banques centrales sont déjà all-in et qu’il serait difficile d’aller chercher d’autres jetons. C’est ce qui rend le marché très nerveux, très volatile. Tout est possible; ça ne veut pas dire qu’on se dirige à cent mille à l’heure dans le mur ou que tout va bien aller comme si de rien était. Il y a un éventail de scénario possible. On rentre dans une transition de plusieurs mois/années pour se remettre sur pied. Cette transition ne sera pas smooth, c’est tout ce qu’on peut être certain actuellement. C’est facile de s’imaginer des scénario catastrophe, mais il faut aussi rester optimiste, et résilient. C’est important.
Les points que je retiens :
- Banques centrales très prudentes (incapable?) de modifier la politique monétaire.
- Peu de croissance, beaucoup d’inflation.
- Grèves et pénuries à prévoir.
- Instabilité économique.
Cette instabilité va se présenter par vague. Il s’agit d’un élément qui viendra catalyser un paquet d’autres facteurs qui individuellement n’aurait pas trop eu d’impact mais quand on les combien tous ensemble ça devient trop lourd et le marché réagit fortement. C’est ce qu’on a observé depuis une semaine. Un nouveau variant, une politique monétaire à bout de souffle, des chaînes d’approvisionnement brisées, une rareté de la main d’œuvre, une dette incroyablement élevée…. Tout s’additionne. Et quand cela se produit, c’est l’ensemble des marchés qui reculent. Une sorte de capitulation (à court terme).
Le VIX (ou ce qu’on surnomme l’indice de la peur) est à son plus haut depuis 6 mois. On arrive en fin d’année- les gestionnaires de portefeuille devant un risque financier grandissant veulent finir sur une bonne note et donc cherche à prendre des profits. C’est normal, c’est logique : la bourse a pris 20-25% depuis le 1er janvier, ça serait dommage de laisser filer les gains juste avant Noel… M’enfin.
Tout ça mis ensemble, ça veut aussi dire que les écarts de richesse seront encore plus prononcés dans l’avenir. Simplement dit : les pauvres seront plus pauvres, les riches seront plus riches.
Bonne journée
SIMON BRIÈRE
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