Cet après-midi, l’USDA publiait son rapport trimestriel sur les inventaires de porcs américains et les intentions de mise-bas des mois à venir, le fameux « Hogs and Pigs ». Sans surprise le cheptel est en hausse de 3.4% avec 77.678 millions de têtes, un peu plus haut que la moyenne des anticipations. Ce serait le plus gros inventaire pour 1er septembre depuis 1988, année où les données ont commencé à être publiées.
Maintenant, ceux qui espéraient voir le rythme des abattages ralentir dans le semaines à venir seront assurément déçus alors que les porcs de 180 lbs et plus qui représentent les livraisons actuelles, sont en hausse de 5.3% sur un an et la strate de poids suivante, soit de 120 à 180 lbs, est en hausse de 6.4%, on parle ici d’octobre, novembre et le début du mois de décembre. Cette valeur est supérieure à la prévision de croissance de la production au dernier trimestre de l’USDA avec 5.5%. Si ces données s’avèrent réaliste, on peut affirmer que la production terminera l’année en force tel qu’anticipé par les autorités américaines donc la pression sera forte sur les prix si la demande n’arrive pas à suivre le rythme. Pour les porcs plus légers, on parle d’une croissance oscillant autour de 2%, ce qui représente les ventes du début de l’année 2020.
Le troupeau reproducteur, de son côté, serait en hausse de 1.6% année sur année mais curieusement les intention de mise-bas sont en baisse pour l’automne alors que le cheptel reproducteur est en hausse. Ce n’est pas la première fois qu’une telle contradiction apparaît dans ce rapport, je mettrais un petit 2$ sur la hausse d’inventaire comme meilleur indicateur comme l’histoire récente vient de nous le démonter encore une fois. La productivité a fait un bond important tout comme en juin avec une hausse de 3.6% pour 11.11 porcelets sevrés par portée en moyenne, c’est un record pour la période. Une telle statistique signifie que le seul gain de productivité crée une hausse de la production finale de 3.6% en supposant un troupeau reproducteur stable.
En résumé, beaucoup de cochons dans le pipeline pour les mois à venir, il faudra une demande à la hauteur sans quoi les prix ne pourront demeurer au niveau actuel ou faire mieux. Comme le rapport est sorti au-dessus de la plupart des anticipations du marché, on peut s’attendre à une ouverture des marchés négatives lundi matin.