Bonjour,
Statistiques d’abattage aux États-Unis
Porc
Après les feux d’artifices des 2 dernières semaines quant aux ventes à l’exportation de viande de porc, le marché a reçu la nouvelle sur les ventes de ce matin comme une douche froide. Pourtant ce recul des ventes était prévisible dans une certaine mesure. Plusieurs acheteurs internationaux magasinent plus intensément leurs achats présentement puisque le prix américain a dépassé certains niveaux importants. Ainsi, il ne faut jamais oublier que le porc demeure une commodité et que les acheteurs peuvent acheter ce produit sur différents marchés mondiaux. Ainsi quand on enlève la Chine de l’équation des exportations américaines, on note des problèmes avec les acheteurs fidèles des dernières années. Depuis plus d’un mois, les importateurs que sont le Mexique, le Japon et la Corée du Sud ont vu leurs achats diminué de 71%, 21% et 27 % respectivement sur le marché américain. Même le Canada qui demeure un joueur normalement présent au niveau des importations américaines a vu une réduction des volumes achetés de plus de 33%. En conséquence, il faudra que ces acheteurs reviennent sur le marché américain pour supporter les prix.
Cette semaine, le marché réagi à plusieurs choses; 1 ) la baisse du prix de la découpe hier, 2) la vigueur du dollar US sur le marché de change et 3) les spéculateurs qui veulent tout simplement sortir de positions « acheteurs » accumulées depuis 1 mois. Des prises de profits c’est normal dans le marché! Le marché des contrats à terme s’était emballé et avait peut-être dépassé certains niveaux auxquels les données fondamentales ne pouvaient pas justifier.
Nous avons parlé souvent dans cette chronique des données d’abattages supérieures aux attentes et de l’augmentation de l’offre globale de viande présente et à venir. C’était clairement des signaux à considérer pour mettre une structure de mise en marché en place.
Est-ce la fin du marché haussier? Probablement pas, puisqu’il reste toujours l’entente entre la Chine et les États-Unis à finaliser et il est bien possible que la Chine veuille acheter davantage de viande de porc américain après la signature de cette entente commerciale. De plus, on apprend que plusieurs foyers de fièvre porcine africaine n’ont pas été déclarés et que certains grands producteurs porcins chinois voudraient délocaliser leurs usines à l’extérieur du pays présentement. C’est dire à quel point les autorités gouvernementales n’ont pas la situation sous contrôle.
Le seul souci est le consommateur. Est-il prêt à payer des prix qui sont ou seront 30%, 40% ou 100% plus chers ou réduira-t-il ses achats volontairement cherchant des alternatives à moindre coût. D’ailleurs, la Chine a réduit sa consommation de viande de porc de 3.2% entre 2015 et 2018 ce qui représente une baisse de 1 854 000 tonnes. En comparaison, les importations chinoises pourraient s’élever à 2,2 millions de tonnes cette année. Le consommateur aura véritablement le dernier mot au sujet de sa capacité à payer des prix élevés.
Prix du porc sur juin
Bœuf
Contrairement aux exportations de viande de porc celles dans le bœuf étaient relativement satisfaisantes atteignant 23 100 tonnes métriques dans le rapport hebdomadaire. L’image est plus partagé quant aux achats des partenaires économiques américains dans leurs achats de viande de bœuf. Seuls le Japon et le Mexique ont réduit leurs achats depuis le début de l’année 2019 comparativement à l’année 2018. Il sera intéressant de suivre les négociations entre les États-Unis et le Japon ces temps-ci. Les deux pays ont débuté des discussions pour négocier une entente de commerce bilatérale. Le Japon aurait préféré voir les États-Unis dans le partenariat Transpacifique, mais Trump en a décidé autrement. Par contre, il est établi que le Japon veut un accès privilégié pour les fabricants automobile japonais en territoire américain. En contrepartie Trump veut probablement continué à mousser les commodités agricoles sur le marché japonais. Il est bien possible que tout le monde puisse s’entendre assez rapidement sur ce sujet.
Malgré les agitations des contrats à terme en Bourse ces temps-ci, le prix au comptant demeure relativement stable ou même haussier. Le USDA rapporte des prix négociés à $127 USD. Ainsi l’écart entre le prix des contrats de juin et le prix au comptant demeure large ces jours-ci, à plus de 10 cents, ce qui incite peu à la vente du contrat de bœuf.
Prix du bœuf sur juin
Bonne journée
Gabriel Joubert-Seguin M.sc, CFA, CAIA Stratège de marché / Market strategist |
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