Bon matin,
Statistiques d’abattage aux États-Unis
Le prix du porc continue de jouer au yo-yo, sans tendance claire depuis la fin octobre. Le marché demeure hésitant entre le ralentissement de la demande chinoise en 2021 versus le ralentissement de la production en raison d’un coût d’alimentation plus élevé. Concernant le ralentissement des importations de porcs en Chine, on peut dire que les éleveurs porcins chinois appliquent très bien la philosophie d’Elvis Gratton : « Think big sti »! Dernièrement, le producteur Muyuan Foods tentera d’élever le plus gros troupeau sur un même site, soit un site de 21 bâtisses à la fin pointe de la technologie, où seront logées 84,000 truies et leurs progénitures! Ce site produira 2.1 millions de porcs par an et nécessitera beaucoup moins d’employé qu’un site traditionnel puisque se sera automatisé en grande partie par des systèmes d’alimentation intelligent, des robots pour nettoyer et des caméras infra-rouges pour détecter les animaux malades. La ferme nécessitera seulement le 1/5 de la superficie d’une ferme traditionnelle d’une taille équivalente, diminuant les besoins de transport.
Le projet de Muyuan Foods démontre que bien l’élevage porcin est en train de s’industrialiser à la vitesse grand V en Chine dans le but ultime de reconstruire le cheptel et réduire leur achat à l’international. Il faut se rappeler que la pénurie de porc en Chine a fait exploser les prix localement ce qui fait en sorte que les éleveurs n’ont jamais fait autant d’argent qu’en 2020 avec un prix moyen de 500 $US/100kg comparativement à un coût de production de +/- 220 $US/100kg. Présentement, les entreprises comme Muyuan Foods génère près de 350 millions yuan (70 millions $CA) de profit par mois et cette argent est redirigée dans de nouvelles fermes afin d’accroître leur production. Cette année seulement, l’entreprise aura investi 8 milliard de $CA pour améliorer et grossir son élevage de porc.
Prix du porc en Chine – $US/kg
Concernant l’impact de la hausse du coût de l’alimentation sur la production de protéine, on peut voir que l’impact se fait graduellement ce qui pourrait faire en sorte que la baisse de la demande chinoise survienne plus rapide que le ralentissement de la production américaine. Lorsqu’on regarde l’évolution de l’offre de viande aux États-Unis par habitant, lors du dernier boom du prix des grains (2008 à 2013), on voit que la quantité de viande par habitant baissait d’au plus 5 livres par année. Ceci s’explique par quelques éléments qui peuvent être modifiés rapidement, dont le poids des carcasses, mais sinon le reste de la production ne faisait que stagner pendant que la population augmentait graduellement, réduisant ainsi l’offre par habitant. Au net, la production de porc avait très peu baissé pendant ces années et c’est cohérent avec la nature de l’industrie. Lorsque c’est profitable, on voit une expansion du troupeau, mais lorsque les marges sont moins intéressantes, les bâtisses construites précédemment demeurent en place et l’hypothèque sur celles-ci doit être payé. Donc, la production continue se qui fait que la baisse de la production est plutôt limité à moyen terme, à moins d’un désastre financier.
Aux États-Unis, la semaine dernière, les abattages de porc ont atteint leur plus haut niveau depuis le mois de mars à 2.79 millions têtes ce qui représente tout de même une diminution des abattages versus la première semaine de décembre en 2019 (-0.5%). Cependant, le poids des animaux demeure très élevé, à 218.5 lbs/carcasse ce qui est presque 3 livres de plus que l’an dernier. En raison du poids, la production se retrouve en hausse versus l’an dernier, à 609.4 millions livres, une augmentation de +0.7%. Ce qui est surprenant en ce moment, c’est la faible marge des abattoirs qui est sous la barre des 30 $US/tête, une première en 5 ans en décembre. Cette faible marge suggère que les abattoirs sont plus agressifs qu’à la normale pour acheter du porc vivant, ce qui revient à dire que l’augmentation du poids des animaux ne provient pas d’un refoulement des porcs puisqu’autrement, les abattoirs ne seraient pas aussi agressifs pour en acheter.
Marge des abattoirs américaines – $US/tête
Entre le 25 novembre et le 1er décembre, les spéculateurs ont acheté près de 2000 contrats au net, portant le total de leur position net à 38,359 contrats achetés.
Bonne journée
GABRIEL JOUBERT-SEGUIN, M.SC, CFA, CAIA
Stratège de Marché / Market Strategist
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