Bonjour,
Porc
Une petite lueur dans le long tunnel pour les prix du porc. Le marché a semblé reprendre vie la semaine dernière. Les contrats à terme, le prix au comptant et le prix de découpe ont tous connu une semaine plus ou moins positive (neutre). Malgré ces développements intéressants beaucoup d’analystes doutent du potentiel haussier des prix à court terme. Encore une fois le cochon et son prix passe par toutes les nuances de gris pour établir des perspectives futures plus ou moins rose!
La Chine, malgré tous les conflits commerciaux et idéologiques avec les Etats-Unis (fermeture d’ambassade) continuent d’acheter des produits agricoles américains. Pour faire court, le pays accélère les achats de fèves de soya et de mais tout récemment. Le porc n’est pas en reste avec des ventes de 7200 tonnes métriques rapportées la semaine dernière (Rapport Export sales). La Chine a besoin de ces produits bon marché présentement. La faiblesse de la valeur du dollar américain rend les importations très intéressantes ces temps-ci. Les prix du porc en Chine ont progressé en juillet et il devient urgent d’accumuler des stocks pour la population. La Chine a publié qu’elle vendre 10 000 tonnes de ses inventaires nationaux le 30 juillet prochain (Reuters).
Ce qui est intéressant de constater ces temps-ci dans le marché du porc se sont tous les calculs réalisés par les analystes qui essaient de figurer encore à ce jour le nombre de porcs en attente dans le pipeline. On dit intéressant puisque les mêmes variables le mois dernier (quand juillet a expiré à 48 cents / livre US) ne semblent pas entrainer les mêmes conséquences sur les contrats du mois d’août. Explication : le USDA lors de la publication du Hog & pig en juin disait que le nombre de porc dans la catégorie de poids de 120 -179 livres était en hausse de 11.8% ce qui mettrait de la pression sur les prix des mois d’été. Or les données d’abattages récents faisant état de hausse moyenne de moins de 10%! Difficile ainsi de rattraper le retard pour reprendre les porcs en attente dans ce contexte. Pourquoi un abattoir voudrait hausser le prix comptant dans ce cas s’il y avait un nombre si important de porcs en attente? Soit qu’il y a moins de porc en attente que prévu, soit la demande pour le porc de la part des grossistes et exportateurs est plus forte pour les mois qui viennent et ceux-ci voudraient sécuriser du produit pas cher aujourd’hui. Quand on regarde le nombre de coupes achetées par les acheteurs sur le marché au comptant il est en forte hausse durant le mois de juillet. Un dossier à suivre dans les prochains jours très certainement.
Le seul souci demeure le fait que les détaillants ne semblent être pressés de mettre les produits du porc en vedette dans les présentoirs malgré des prix inférieurs pour plusieurs coupes. On note un manque d’enthousiasme de la main d’œuvre (boucher / personnel travaillant dans les épiceries) comme point majeur afin de promouvoir une offre aux consommateurs.
Bouvillons et veaux
Dans le bouvillon et le marché des veaux, le USDA avait des chiffres à nous présenter vendredi dernier dans le rapport mensuel du Cattle on Feed. La conclusion de ce rapport selon les analystes et les estimations : neutre à légèrement négatif. En fait, les placements de veaux dans les grands parcs ont augmenté de 2.1% en juin ce qui fut légèrement sous les attentes du marché. Normalement, ce point devrait être positif pour le prix des contrats de décembre à février 2021. Les mises en marché réalisées en juin furent de 1.3% de plus qu’en juin 2019. Le nombre d’animaux on-feed au 1 juillet se situait en baisse de 0.4% ce qui correspondait aux anticipations. Le seul bémol du rapport correspond au nombre de bêtes dans les parcs au-delà de 90 jours est en hausse de 5.7% par rapport à la même période en 2019 et en hausse de 12.1% par rapport à la moyenne des 5 dernières années.
Les abattages ont été estimés à 646 000 têtes la semaine dernière en baisse de 6000 bœufs par rapport à l’an dernier. Par contre, la production fut en hausse de 2.2% par rapport à 2019 en raison de l’augmentation du poids moyen des bouvillons.
FRÉDÉRIC HAMEL, CFA
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