Bonjour,
Avant de parler de porc, parlons économie. Nos charmants banquiers centraux sont en train de tirer dans la chaloupe pour prendre l’expression consacrée. Parce qu’on sait bien que pour vider l’eau de la chaloupe il faut faire des trous dedans pour la faire sortir! Surtout pendant qu’on vogue dans une mer agitée! C’est ce que la Reserve Fédérale est en train faire avec les hausses de taux et surtout les commentaires plutôt agressifs sur des hausses futures qui suivent leur intervention. Le problème existe présentement parce que la politique fiscale des gouvernements n’est pas agencée à celle des Banques Centrales nationales (FED, Banque du Canada, etc). D’un côté, nos gouvernements veulent nous donner de l’argent comme jamais dans l’histoire moderne et de l’autre, on resserre les conditions de crédit pour nous empêcher de dépenser ou d’investir (dans des équipements, des améliorations locatives, rénovations, etc). En plus, cela pèse sur nos finances publiques en augmentant la dette de façon démesurée combinant l’effet pervers des coûts d’intérêts sur cette même dette! Comme le disait avec sagesse, feu mon beau-père : ‘’Je suis tellement content de mourir bientôt pis de pas voir les conséquences de ca!’’
Quel effet sur le prix du porc? Des grains?
Pour l’instant, le prix du porc semble immunisé contre les effets du ralentissement économique qui se profile à l’horizon. La diminution de la quantité de viande produite en 2022 prolonge l’effet de rareté. D’un autre côté, quand je regarde la demande pour le grain, de la Chine particulièrement, on sent vraiment une inquiétude sur la consommation. Pour vous donner un exemple, la Chine, en 2022 à réduit ses importations de mais de 20.9%, 10.1% dans le blé. Diminué les importations d’orge de 43%, de sucre de 8.1% et de porc de 63.6%. Quant au pétrole, le pays a importé 4.7% de moins cette année alors que le gaz naturel serait en baisse de 10.2%.
Hier, le pays a annoncé qu’elle diminuait le recours aux confinements massifs relié à la Covid-19. La Thaïlande a fait de même. Ceci devrait aider à relancer les économies asiatiques dans les prochains mois. Surtout que la Chine va dans le sens contraire aux économies occidentales en BAISSANT ses taux d’intérêt et en facilitant les prêts et multipliant les aides pour certains secteurs économiques. Par conséquent, le prix du porc reflète-t-il ce qui est passé? Ce que l’on vit présentement? Ou ce que nous vivrons dans quelques mois? Normalement, les ‘’futures’’ devraient refléter ce qui adviendra et donc pour l’instant, on continue de constater 2 choses : 1) la demande semble demeurer relativement ferme et ce autant aux Etats-Unis que dans le monde et 2) l’offre de viandes devraient demeurer serrée pour les prochains mois en raison de toutes sorte de problèmes lié à la production (main-d’œuvre rare, coûts élevés, maladies touchant les troupeaux et les événements climatiques). C’est pour cela que les contrats d’été 2023 ont réalisé des nouveaux sommets en tournant autour de $105 USD / livre. Oui c’est plus faible que cette année, mais le marché se garde une petite gêne relativement à l’état de l’économie en général.
Pour terminer sur le sujet de la Chine, le prix continue de montrer les dents en établissant un nouveau sommet pour 2022. Au-delà des chiffres publiés par le gouvernement chinois, se pourrait-il qu’il y ait une autre dynamique à l’œuvre dans le pays qui fait augmenter les prix de cette façon…? En lisant un peu sur les Internets, on peut comprendre que les Chinois ont décidé de faire contre mauvaise fortune bon cœur (confinement) et entrepris de cuisiner davantage à la maison ce qui ferait augmenter la consommation de porc. De plus, les festivités de la Semaine d’or fait en sorte que la demande est aussi plus forte en septembre (festivités en octobre). On pourrait aussi annoncer que les conditions estivales chaudes et difficiles pourraient avoir fait diminuer la production.
Le USDA a rapporté que les exportateurs américains avaient vendu 29 000 tonnes métriques de viande de porcs sur les marchés internationaux. C’est bon comme chiffres. Il est plaisant de voir que la Chine avait acheté 2 200 tonnes métriques dans ces chiffres. Plusieurs analystes mentionnent que la Chine pourrait accélérer les achats de porc nord-américains au cours des prochaines semaines afin de faire diminuer le prix local.
Mais le marché n’est pas à l’abri d’une correction plus sévère qu’on pense…. Surtout quand la République Dominicaine rapporte des dizaines de cas de fièvre porcine africaine sur son territoire… A quel moment la maladie va atteindre les côtes américaines?
FRÉDÉRIC HAMEL, CFA
Stratège de Marché / Market Strategist
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