Bon matin,
Statistiques d’abattage aux États-Unis
Porc
Bien que le marché avait commencé la crise du COVID-19 en panique pour le prix des viandes, de plus en plus, on commence à réaliser que cette crise pourrait être favorable pour le prix, du moins à court terme (qui se risquerait de faire des prévisions à long terme en moment!?).
D’une part, la demande au détail est extrêmement forte puisque la panique fait en sorte que tout le monde se comporte comme des écureuils en novembre… on fait des réserves! Ça fonctionne bien pour les cannes de pois, mais un peu moins pour la viande qui est périssable. Est-ce qu’on verra une baisse de la demande locale bientôt puisque les frigos sont pleins? Présentement, il n’y a aucune signe de ralentissement. Le prix des découpes de porc s’envole, atteignant vendredi la barre du 80 c/lb pour la première fois en 2020. En conséquence, la marge des abattoirs a grimpé à presque 40 $US/tête ce qui incite l’industrie de la transformation à travailler en temps supplémentaires. Étrangement, quand on regarde la courbe du prix des découpes (ligne bleue), c’est pratiquement la même tendance que l’an dernier (ligne verte).
Prix des découpes de porc ($US/100lbs)
Pendant ce temps, on voit que la hausse du prix se résulte à des livraisons précipitées chez les éleveurs américains. La semaine dernière, les abattages étaient à 2.79 millions têtes (+11.5%), un record cette année et normalement, ce n’est pas en mars qu’on établit les records d’abattage. Samedi dernier, les abattages étaient de 313,000 têtes ce qui est très inhabituel pour cette période de l’année. Historiquement, c’est seulement arrivé à 10 reprises que les abattages du weekend surpassent le 300,000 têtes et c’est principalement au dernier trimestre. Aussi, ce qui nous indique que les livraisons sont un peu devancées présentement, c’est la baisse du poids moyen des carcasses laquelle a perdu 0.7 lb depuis un mois malgré la hausse des prix.
En résumé, la demande locale est très forte ce qui permet d’écouler la grosse production américaine et au final, le prix des découpes grimpe. C’est positif pour les prochaines semaines également si on parvient à écouler plus de porc qu’à la normale puisque la production d’avril diminuera. On aura plus de détail à cet effet jeudi après-midi alors que l’USDA publiera le rapport trimestriel Hogs & Pigs.
Du côté international, on a vu les ventes à l’exportation reprendre du poils de la bête. Jeudi dernier, l’USDA publiait des ventes nettes de 35,700 tonnes, dont un 15,700 tonnes pour la Chine. Je doute que les annulations de la semaine précédente n’était pas dû à une stratégie commerciale de la Chine afin d’annuler des achats qui auraient été taxés selon les tarifs en vigueur et ces commandes seront rachetés par des entreprises qui auront l’exemption de taxe… qui est assez fou pour ne pas bénéficier d’un escompte de 33%? C’est mon hypothèse, seules les commandes des prochaines semaines pourront le confirmer. D’ailleurs, on a vu la semaine dernière que la Chine a acheté des volumes intéressants de maïs américains ce qui démontre que les acheteurs chinois sont de retour au travail et on de l’appétit pour les denrées américaines.
Bœuf
Malgré les tempêtes dans le monde économique, financier et familial, l’USDA continue de publier certains rapports dont le Cattle on Feed mensuel. Pour plusieurs le rapport fut sans surprise alors que l’organisme a publié des chiffres près de attentes du marché. Si on résume cela : 1) les placements de veaux en février se ont établis à 92.1% (att : 92.4%), 2) les mise en marché pour février sont à 105.5% (att : 105.6%), et 3) le nombre d’animaux dans les parcs sont à 100.2% (att : 100.3%). Les chiffres sont toujours par rapport au niveau des animaux dans la même situation l’an dernier. Ainsi pas de surprise, mais la tendance montre tout de même un peu moins d’animaux disponibles pour le futur. Il sera intéressant de voir comment se comporter les prix vers la fin de l’année 2020.
Pour l’instant, les abattoirs ne dérougissent pas et abattent le plus possible alors que les marges sont à un sommet des 5 dernières années. Simplement la semaine dernière le prix de la découpe a augmenté de 18%. Par la force des choses, le nombre de lots négociés par les grossistes ont eux-aussi atteint une frénésie pour 1 semaine avec des lots de 702. Les animaux reçus dans les abattoirs ont augmenté de 2.6% par rapport à l’année dernière en atteignant 653 000 bêtes. Le poids moyen fut de 832 livres versus 801 livres l’an dernier.
Marge des abattoirs – $US/bœuf
Bonne journée
GABRIEL JOUBERT-SEGUIN, M.SC, CFA, CAIA
Stratège de Marché / Market Strategist
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