Bonjour,
Statistiques d’abattage aux États-Unis
Hogs & Pigs du 25 juin
Le rapport trimestriel tant attendu sur le cheptel porcin américain sera publié ce jeudi à 15h00. Évidemment, on a rarement vu un trimestre comme celui de ce printemps et on le voit clairement dans les estimés des firmes sondées. Rappelons que les données reflètent le troupeau au 1er juin, alors que les abattoirs commençaient à peine à reprendre le dessus. Voir le tableau ci-dessous pour les détails.
Les points les plus pertinents sont :
- Cheptel reproducteur en baisse de 84,000 têtes versus le 1er mars ou 119,000 têtes versus 2019 : C’est indéniable, avec les abattages de truies observées depuis plusieurs semaines, le consensus est de voir une contraction du troupeau dans les maternités. Cependant, je note que les abattages de truies étaient 111,800 têtes de plus que l’an dernier durant le dernier trimestre alors que la moyenne des estimés est de 84,000 têtes… est-ce que le troupeau se serait contracté par plus de 2% ou bien il y a vraiment eu plus d’achat de cochettes… ce que je doute.
- Porcelets de moins de 50 lbs : Les attentes sont de -2.2% versus l’an dernier, pratiquement autant que la baisse du nombre de truies. Cependant, on voit que des firmes projettent aussi bas de -12%!! C’est ici qu’on pourra constater l’ampleur des avortements durant le trimestre et selon les analystes, ce serait marginal.
- Porcs de 180 lbs et plus : Évidemment, à cause des nombreux porcs en attente, il y aurait beaucoup de porc de plus de 180 lbs. Je compte environ 2.8 millions de porcs qui n’ont pas été abattus à cause du COVID (différence avec l’an dernier, considérant une croissance de 4% tel que dans le rapport de mars) et les analystes en prévoient 2.15 millions têtes de plus en inventaire… est-ce qu’il y a eu des euthanasies à la ferme et ça expliquerait l’écart? La moyenne des estimés est de +16.6%, mais notez que la fourchette est de +2.2% à +26.8%. Autrement dit, personne le sait et les opinions divergent!
- Intentions de mises-bas : Grosse baisse à prévoir pour les mises-bas de cet été et à l’automne. Donc, les inséminations ont été encore plus faible qu’anticipés en mars. Avec 5% moins de mises-bas, on peut prévoir un resserrement de l’offre de viande pour 2021.
Cold Storage
Les problèmes que le COVID a provoqué dans les abattoirs américains se reflètent dans les inventaires surgelés du 31 mai. La viande la plus impactée est celle du porc en baisse de 26% par rapport l’an dernier, à 467 millions de livres. Il faut retourner 9 ans en arrière pour avoir aussi peu d’inventaire surgelé dans le porc, les volumes étaient même plus bas qu’en 2014 avec DEP. C’est surtout les longes (-40%), les côtes (-39%) et le jambon (-28%) dont les inventaires étaient très faibles relativement à l’an dernier.
Dans le bœuf, la chute des inventaires surgelés fait en sorte que la quantité de bœuf retourne à la normale. Autrement dit, le surplus des derniers mois a pu s’écouler. À la fin mai, il y avait 415 millions lbs de bœuf, soit 2% de plus que l’an dernier, mais 13% de moins que le mois précédente.
Avec la chute des inventaires surgelées en mai, ce n’est par surprenant que la valeur des découpes ait atteint un sommet à la mi-mai.
Bonne Saint-Jean!!
GABRIEL JOUBERT-SEGUIN, M.SC, CFA, CAIA
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