Bonjour,
On pourrait parler longuement des tribulations du prix du porc ces temps-ci, mais je pense qu’il faut absolument discuter d’une nouvelle peu discutée, mais que je suis certain c’est LA raison principale du rebond violent des prix vendredi dernier. C’est Reuters qui rapportait la nouvelle vendredi dernier.
Je vous résume les faits reprochés : les 4 plus grandes compagnies d’abattages aux Etats-Unis (Tyson, JBS, Marfrig et Seaboard) sont réputées avoir utilisé leurs poids dans le marché (dans un marché de type oligopole – elles contrôlent entre 55% et 85% de l’abattage de viandes) pour alimenter les hausses des prix des viandes au détail et sous-payer les producteurs pour les animaux produits. Ce petit groupe a ainsi pu augmenter leurs profits de plus de 300% depuis la début de la pandémie. Ce rapport vient directement des conseillers économiques de la Maison Blanche donc des gens très proches du Président Biden (directeur du conseil de l’économie nationale M. Brian Deese). Les mauvaises langues diront que ce rapport est sorti en même temps que les données d’inflation vendredi dernier afin de faire croire que l’administration Biden était proactive dans le dossier de l’inflation alimentaire… On sait que Biden met désormais tout son poids politique dans le contrôle de l’inflation aux Etats-Unis qui a atteint un sommet de 30 ans la semaine dernière à 6.8%.
Par conséquent, l’argumentaire serait que l’augmentation des prix au détail des viandes ne serait pas tant du aux augmentations des couts de la chaine d’approvisionnement (salaires, mesures anti-covid, etc), mais bien à l’avarice des sociétés d’abattages. Une grave accusation qui mérite une attention particulière. Quelle sera la suite des choses? Une hausse des prix payés aux producteurs? Une baisse des prix pour les consommateurs, des sanctions financières pour les sociétés? Personne ne le sait, mais la guerre de mots vient d’être enclencher.
Source des graphiques : Dailylivestockreport.com
Les contrats à terme, quant à eux, semblent anticiper des hausses des prix au comptant dans un futur rapproché. L’écart entre le prix au comptant et le contrat à terme de février devient un peu plus large que la moyenne des dernières années.
Prix au comptant (en US cent / livre)
Écart de prix entre le prix au comptant et le contrat de février 2022
Il faut absolument ajouter que le rythme d’abattage diminue. Le USDA a publié que l’industrie avait abattu 2 601 000 porcs la semaine dernière une baisse de 5.6% par rapport à 2020. Quand on regarde la viande produite cela correspond à une baisse de 6.7%. Quand on combine avec le fait que la production de bœuf n’est ni à la hausse ni à la baisse, le poulet en baisse de 0.3% et que la dinde est en baisse de 4.3% on peut dire que les viandes mises en marché sont certainement moins abondantes que l’an dernier.
FRÉDÉRIC HAMEL, CFA
Stratège de Marché / Market Strategist
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