Bonjour,
On sent la frénésie dans les prix du porc ces temps-ci. Certains journalistes nous contactent pour avoir nos impressions du marché. Il ne manque que RDI Économie fasse un topo sur le porc avec nous en toile de fond!
Présentement, on parle de tempête parfaite dans le porc ou plutôt d’un alignement des astres positif, utilisez l’analogie qui résonne le mieux pour vous (c’est l’année de Venus et de Mars – nos amants célestes!!!).
Le prix au comptant grimpe depuis maintenant 3 mois et atteint des niveaux jamais égalés pour cette période de l’année. Nous avons un prix au comptant digne des meilleurs mois de l’été! Le prix de la découpe flirte avec des niveaux de prix rarement atteints en s’approchant du $1 USD / livre. Ce sont les coupes de type resto (ribs / bacon) qui montent avec le plus de vigueur ainsi que les jambons avec l’approche de Pâques (4 avril).
Cash US
Cash $CA/100kg
Cutout
La réouverture des restaurants aux Etats-Unis entre autre, conjugué avec un manque d’inventaire (Cold Storage en baisse de 25% par rapport aux années antérieures) dans les différentes coupes vient favoriser l’achat de matières premières fraiches et ceci vient supporter les prix au comptant et la découpe.
Les exportations demeurent correctes sans plus. Le USDA a rapporté ce matin que les exportateurs américains avaient conclu des ententes pour vendre 32 400 tonnes métriques de viandes de porc. La Chine avait placé des commandes pour 10 700 tonnes, le Mexique 6900 tonnes et le Japon complétait le podium avec 3100 tonnes.
La production porcine chinoise préoccupe aussi les marchés. Les cas (connus) de peste porcine au pays se sont multipliés en mars (4) et l’étendue géographique des cas font craindre que les autorités ne disent certainement pas tout sur ce sujet. Cela stimule grandement les prix en Amérique du Nord. Pourtant les prix chinois demeurent étonnement stables ou baissiers. Par opposition à tout ça, le prix du tourteau chinois a pris du plomb dans l’aile avec une baisse marqué de 4% encore hier (signe d’une demande moins forte?).
Toutes ces influences sont positives pour le prix ces temps-ci, mais quelques ombres ou quelques nuages se pointent dans l’horizon.
En 2020, je vous ai partagé l’info que les producteurs américains accéléraient la cadence d’élimination des truies. Le décompte final pour l’année fut autour de 10% de baisse du cheptel reproducteur. L’année 2021 semble s’orienter dans une autre direction. Un 180 degré! Le graphique publié par le USDA montre ce changement de tendance soudain. Bien évidemment 2 semaines de données ne font pas une tendance, mais ce changement est un peut-être un avertissement d’une augmentation de la production à venir (intentions de mise-bas). Le prix des grains s’étant stabilisé, les producteurs peuvent un peu plus prévoir et planifier (calcul de rentabilité).
L’autre chose à prévoir; le retour sur les marchés d’exportations de l’Allemagne. En 2020, les cas de PPA découvert dans des sangliers sauvages aux abords de la frontière Pologne-Allemagne avaient complétement décimé la production allemande en restreignant son marché d’exportation. Or, la situation s’améliore pour l’industrie allemande. Les abattoirs et les producteurs ont réussi le pari difficile de régler les porcs en attente. Selon les données récemment publiées, les prix ont recommencé à grimper passant de 1.19 Euro / kg (novembre 2020) à 1.50 Euro / kg cette semaine. Le porc allemand circule bien à l’intérieur de l’Europe et certains pays asiatiques pourraient rouvrir leurs frontières à la viande allemande. Ceci apporterait davantage de compétition sur les marchés laissant moins de place aux productions américaines et canadiennes.
Autre chose concernent les prix étonnamment élevés au détail. Il n’est pas certain que le consommateur suivra dans les achats de viande. Les Américains ont davantage d’épargne c’est vrai et ils voudront certainement se gâter lors de la fin de la pandémie, mais le prix des viandes est relativement cher par rapport aux moyennes des dernières années. Jusqu’à quel point les consommateurs sont-ils prêts à payer pour cette viande? Le Dailylivestock report de ce matin propose un comparatif entre les prix du bœuf prix +6.2%), porc (+7.5%) et poulet (+16.2%) cette année par rapport à l’an dernier.
FRÉDÉRIC HAMEL, CFA
Stratège de Marché / Market Strategist
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