Aujourd’hui le 14 mai,
- L’histoire du gars
- Retard dans les semis – ma réflexion.
L’histoire du gars….
C’est l’histoire du gars qui commence à préparer son champ pour les semis. Les sucres sont finis, on engage les jeunes pour ramasser des roches dans le champ. Bon là il pleut tout le temps, mais un moment donné on va rentrer dans le champ. Je pense. Bref. En marchant derrière la remorque attachée au tracteur le gars il trouve une lampe. Oui, une lampe magique – original comme histoire, hein! Alors le gars se met à la frotter et un génie sort et lui propose trois vœux, un par année. Alors immédiatement le gars demande des nouveaux équipements. Bingo. Semoir, tracteur (pis la couleur que tu veux en plus!), grain cart, un nouveau pickup et un truck dompeur, bref tout le kit. Deuxième année, le gars demande du blé d’inde à 250$ la tonne et du soya Rup à 600$. Bingo, le génie est de connivence avec le CBOT et les prix se mettent à monter le tour est joué. Troisième et dernière année le gars demande encore du corn à 250$ et des fèves à 600$. Le génie acquiesce mais lui demande pour quoi faire le même vœu deux années de suite? « Facile, je n’ai pas suivi mon plan de mise en marché car je pensais que le prix allait continuer de monter alors j’ai rien vendu… ».
À quoi s’attendre du rapport d’ensemencement de juin (ACREAGES) ?
Regardons l’histoire. Entre les intentions de mars et le rapport de juin, et les superficie finales de janvier, il y a des modifications qui sont apportées pour refléter la situation réelle de ce qui se passe dans le champ. Le passé n’est pas garant du futur mais ça l’aide à se situer pour cette année. Avec les semis juste à 30% alors qu’en moyenne ils sont à 66%, plusieurs commencent à réduire la taille de la récolte (moins superficies et moins rendement potentiel aussi).
Entre Mars et Juin, l’USDA modifie elle de beaucoup les surfaces? Plus précisément, en 2019, avec le retard des semis on se demande de combien le ministère pourrait réduire les acrages. Bonne question. Allons voir.
Le tableau suivant montre les variations entre mars et juin (vert) et les variation entre mars et final (gris). Depuis 15 ans l’USDA n’a baissé les superficies que 3 fois ; et jamais plus d’un millions d’acres. Okay, c’est bon à savoir. Les années 2013-2014-2015 ont été revu à la baisse, mais plus tard dans l’année, pas dans le rapport de juin, et puisque les rendement étaient record ça ne changeait plus grand-chose dans le prix rendu là. Il faut reculer beaucoup plus loin dans les années 90 pour avoir des réduction importantes de 2 et 3 millions d’acres dans le rapport de juin ; 1993 et 1995. Les années que l’USDA a baissé en juin, ils ont encore plus baissé les superficies pendant le reste de l’année – c’est bon à retenir.
Les prochains rapport sur la progression des semis aideront à nous situer sur le potentiel baisse d’acrage, mais c’est arrivé juste 3 fois depuis 1990 que l’USDA ait baissé de plus d’un million d’acres lors du rapport de juin, et jamais plus de 3.2 millions d’acres.
D’ailleurs, je me suis même amusé à aller sur le site de FSA (Farm Service Agency) parce qu’ils compilent les acrages qui n’ont pas été capable d’être ensemencé (Prevented Planting). La vous vous dites, Simon si c’est ça que tu fais pour t’amuser ta vie est plate. J’ai reculé 12 ans juste qu’en 2007 ou le FSA a commencé à comptabiliser. En moyenne il y a bonne an mal an 1.5 million d’acres qui sont abandonné et réclamé via FSA– mais ça ne se reflète pas nécessairement dans les rapport de l’USDA. Il y a une corrélation par contre, elle n’est pas parfaite, mais elle existe. Plus le PP est élevé, plus l’USDA est susceptible de revoir les superficies à la baisse. Tiens, prend 2013 par exemple : 3.6 millions d’acres de réclamé aux programme d’assurance parce qu’il a été impossible de semer (Prevented Planting « PP » à 3.6 million). Cette année-là l’USDA a baissé les superficie de près de 2 millions d’acres plus tard dans la saison. Par contre en 2011 alors que le PP était à 3 millions d’acres, l’USDA n’a presque pas changé les prévisions.
Cette année, c’est différent. Je pense. Quoi que chaque saison a son lot de surprises et de particularités. Cette année, on a un conflit commercial. L’impact de ça c’est que je ne sais pas si l’alternative de semer du soja est intéressante. La question se pose : collecter le Prevented Planting ou semer du soja? Oui je poses des hypothèses de rendement et d’assurance, etc… mais prenons un exemple normal. Lequel des choix est financièrement plus viable. Ça dépend du rendement! En faisant le calcul, la compensation pour le maïs pas semé serait d’environ 317$ l’acre. Le cout de production du soja est d’environ 190$ l’acre. En d’autres mot, il faut que le revenu à l’acre soit au moins de 190 + 317 = 507$ l’acre pour être winner de semer du soja.
Là tu me vois venir… Simon le prix de la fève à l’automne va pas d’la bouette! Voilà. Dans le Midwest les bid pour la fèves sont à peine 8$ pour la récolte.
Il faut donc un rendement de fou pour aller chercher la différence! 507$ l’acre divisé par 8$/bu = 63.3 boisseaux à l’acre. Il faut donc 63.3 boisseaux à l’acre de rendement pour semer du soja et non collecter les assurances.
Ou que le prix de la binne monte, pas mal. Les rendement records sont à 52 BPA.
507$ / 52 BPA = 9.75$….. Il faudrait que la binne vaille 9.75 $bu pour que le cultivateur américain soit tenté de semer du soja. Avec des bases à -1$, le CBOT doit etre à 10.75$. Oops…
Ouin mais là si Trump donne des compensations comme l’an passé. Ouin, c’est vrai. Ca l’aide pas mal. Mais y’en manque pareil. Peut-être que certains pourrait en semer pareil en se disant que le gouvernement va les aider anyways, qui sait.
EN CONCLUSION
En conclusion, les semis de maïs (surtout) sont vraiment pas bien parti aux States. Le retard est considérable mais les alternatives sont pas bonne non plus. Ne pas semer du maïs pour semer de la fève ne fait pas vraiment de sens financièrement. Avec le prix du corn qui revient sur le cout de production (3.90 $bu), et peu d’alternative viable, je pense qu’ils vont tout faire pour semer le maïs, mais que les acrages non-semé ne se transférerons pas nécessairement en soja. À moins que les prix varient beaucoup dans les deux prochaines semaines. Selon moi plus le prix du corn peut monter, plus les cultivateurs vont pousser la machine pour semer, sinon réclame les assurance.
Sinon l’histoire nous enseigne qu’il est possible de voir 1-3 millions d’acres de moins dans le rapport de juin. À 175 BPA de rendement, c’est une différence de 175 à 525 millions de boisseaux. Et je calcul à 175 BPA, si le rendement est plus faible, la baisse de production pourrait être plus grande ; 5 BPA retranche un autre 450 millions de boisseaux.
Simon Brière Market strategist / Stratège de marché |
[email protected] [email protected] Tel: 514-218-6888 |
RJO ‘Brien & Associates Canada Inc 1250 René-Lévesque West, suite 4120 Montréal, QC. H3B 4W8 www.rjobrien.ca |
Avertissement : Le contenu et les opinions exprimés dans le présent commentaire sont uniquement ceux de l’auteur(s) et ne sont pas nécessairement partagés par R.J. O’Brien & Associés Canada Inc. Les données et observations présentées ici ne sont fournies qu’à titre informatif et ne doivent pas être interprétées comme une indication ou garantie de rendement futur des marchés concernés. Le risque de perte dans les contrats à terme ou les options sur marchandises peut être important et ne convient pas à tous les investisseurs. Contactez votre représentant de compte pour plus d’informations sur ces risques. Les informations et les opinions contenues dans le présent document proviennent de sources jugées fiables, mais ne sont pas garanties quant à leur exactitude ou leur exhaustivité. Veuillez examiner soigneusement votre situation financière avant de prendre des décisions de transaction. R.J. O’Brien & Associés Canada Inc. est un membre de l’Organisme Canadien de Réglementation du Commerce des Valeurs Mobilières (OCRCVM) et le Fonds Canadien de Protection des Épargnants (FCPE).