Aujourd’hui le 3 septembre.
Éthanol, Dollar, Exportations sur le Tube:
Ça fait longtemps que j’ai écrit on dirait. J’ai mis du temps sur les capsules vidéo, ça doit être pour ça.
Les p’tites roues de bicycle.
Les petites roues de bicycle de l’économie. La fête du travail, la rentrée, les cotons ouatés, et aussi la fin de la PCU. Je réfléchis…
La pandémie, bien qu’à plusieurs égard semble sous contrôle, n’est toujours pas disparue. En tout cas, je n’irai pas chanter Cœur de Loup dans un bar de la basse-ville tout de suite. N’empêche, un jour il faut retourner au travail et enlever la roue de bicycle. Relâcher un peu le filet social et laisser rouler l’économie et le marché du travail sans ses petites roues. Mais qu’arrivera t il à ce moment? Dur à dire…
On est rendu en septembre, le temps passe vite. Je passe beaucoup plus de temps au bureau depuis le mois de juin, mais le centre-ville est encore désert. Un désert de cônes orange, mettons. Il est très fertile le cône orange à Montréal. Notre bureau est au centre-ville de Montréal ; une tour à bureau de 47 étages en face du Centre Bell. C’est cool les jeudis pour aller à la bière avec les fans du CH, mais là il n’y a même pas de hockey. M’enfin. Notre tour à bureau est très sécurisée depuis la COVID, personne ne peut entrer sans carte d’accès. D’ailleurs, la tour est à toute fin pratique encore vide; beaucoup de télétravailleux. Chez nous, on a redessiné les postes de travail, on est à 2 mètres de distance les uns des autres et ça marche bien. La synergie d’équipe est très importante pour nous car les transactions financières sont précises et la technologie internet est pesante. En d’autre termes, l’ordi du bureau c’est un JD 9520RX. Travailler de la maison c’est possible, mais pas à tous les jours, pendant des mois. Les échanges informels entre collègues à la machine à café ont une valeur difficile à quantifier. Le « Eille Simon as-tu vu le courriel de untel? » ou « On en est ou avec tel affaire »…. Ce genre de détail échappe quand on est en pyjamas sur la table de cuisine avec un cellulaire pis un laptop.
Anyways, depuis une semaine on ressent un peu plus d’activité, un peu plus de trafic, et encore plus de nid de poules. Bienvenu à Mourrial. Les nids de poules sont rendus des nids d’autruche. Un peu plus d’activité oui, mais aussi beaucoup de dommage à l’économie locale. Notre cafétéria n’est toujours pas ouverte. Je ne sais pas si elle va rouvrir. Faute de clients ; la tour est vide. Faute de main d’œuvre; la PCU. C’est le cas de notre « cafette » mais c’est le cas de bien des commerces! Les restaurants de lunch du centre-ville, c’est une évidence mais il y en a tellement d’autres… On s’entend qu’avec le télétravail les chemises-cravates ne se vendent pas comme des ti pains chauds. Peut-être que je vais aller faire ajuster mes bobettes au couturier, pauvre y’able. Mon nettoyeur aussi n’a pas repassé beaucoup de chemises depuis le mois de mars. Le p’ti espresso que j’accrochais de temps en temps en allant au bureau, lui aussi ciao-bye. Les propriétaires de loyers commerciaux risquent de trouver le temps long si (quand) les commerces ferment. Il faut en vendre en siouplait des sandwich le midi pour payer cinq milles balles par mois de loyer. Sans revenus, on ferme. Mais on remplace par quoi dans le même pied carré? En me rendant au bureau le matin je croise des commerces vides. C’est triste. Je pense à ces familles qui en vivaient. Les vitres placardés de « à louer ».
Je peux parler des statistiques, mais c’est plate, alors je parle de ce que je vois. Ce que j’observe de mes yeux. C’est plus tangible on dirait. Les statistiques sont moroses. Le produit intérieur brute (PIB) est au plus faible depuis… un record… -13% annualisé. Dans la crise financière le PIB était à -5%. Le taux de chômage est à 11%, il redescend avec le retour au travail (ENCOURAGEANT) mais on ne risque vraiment pas de retourner au niveau qu’on était avant. Je vous l’ai dit – les stats sont plate à mort. Pouet pouet. Oui, ça va revenir. Un jour. Le plus tôt possible. Mais d’ici là… c’est pas fait. Un mix d’optimisme et de réalisme. Un optimisme prudent, voilà.
Pendant tout ça, le stock market atteignait des niveaux record cette semaine avant le repli important aujourd’hui. Oui oui, record. L’économie est dans le trou pendant que le S&P500, Dow Jones, Nasdaq atteignent des niveaux record. Donald s’en vante à tous les jours. C’est rendu un enjeu politique pour les prochaines élections. Mais le stock market ce n’est pas l’économie!
La Fed (la Banque du Canada aussi) pompe massivement de l’argent dans l’économie. Des milliards de milliard de milliard… je ne sais même pas comment appeler ce nombre avec autant de zéro. Avec des taux d’intérêt à zéro, les grandes entreprises s’en trouve propulsée!
Des compagnies comme Apple, Google, Amazon et d’autres géant comme Walmart ont été fortement avantagé depuis des mois. C’est un énorme transfert de richesse entre les petites et moyennes entreprises vers les mégas congloméra. Les petits vont mourir, les gros vont grossir. Les petits commerces indépendants vont devenir « à forfait ».
Dans un monde parfait, l’économie revient à 100%, tout le monde revient au travail, la bourse reste forte, on s’enrichie et la vie est belle. Tout le monde gagne. C’est pas impossible, mais c’est un gros pari dans les circonstance actuelles.
Peut-être qu’au printemps prochain, quand les impôts de la PCU vont renter, il pourrait y avoir des bons deals sur Kijiji pour les 4-roues, les campeurs, les chaloupes et les autres bidules. Entre-temps, le stock market n’est pas représentatif de l’économie, mais politiquement c’est winner.
SIMON BRIÈRE
Stratège de Marché / Market Strategist
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