Aujourd’hui le 19 mars,
Ça swing
À la bourse, ça swing. Pas ailleurs. Ailleurs c’est mort. On reste à la maison. Pas de grande soirée canadienne avec des petits pas de danse et de la musique de violon pis d’accordéon. Pas de gym, pas de bar, bar de nightclub – en fait j’me rend compte que je n’ai pas besoin de changer grand-chose dans ma vie de tous les jours.
A propose du grain. Par où commencer? Ok blé d’inde.
Le blé d’inde a perdu beaucoup de valeur, un peu comme le reste, mais particulièrement le corn. La raison est assez simple ; l’éthanol. Je dis l’éthanol, mais le problème de l’éthanol c’est aussi le problème du pétrole. En un mois, le baril de pétrole a perdu 68% – SOIXANTE HUIT POURCENT ! C’est fou. Pourquoi autant? Tempête parfaite autant sur l’offre que de la demande.
Sur l’offre : L’Arabie Saoudite la semaine passée a dit que le pays allait pomper du pétrole en quantité énorme pour retrouver les parts de marchés qu’elle a perdu aux mains d’autre nations comme la Russie et même les USA. Leur cout de production est tellement faible que même à ce prix-là c’est rentable. En gros, ils veulent mettre à la faillite les compétiteurs. Les budgets du pays seront affectés mais ce n’est pas un trop gros souci on dirait. Si le cout de production est autour de 10$, il entend qu’il faut environ 50-60$ pour payer les infrastructures, les routes, les hôpitaux, les jets privés & les yachts des Princes et leurs 56 femmes voilés (CA COUTE CHER CA!). Eille, Simon! Ne dit pas ça! Ok… I take it back. M’enfin. Bref l’Arabie va pomper pour écraser la compétition. Résultat des courses, les cours du baril s’effondrent sous l’abondance de pétrole. L’or noire est devenu une cent noire en l’espace de 24 heures
Sur la demande : comme si l’abondance n’était pas assez, la demande s’est effondrée elle aussi en l’espace de 48 heures. Le virus. Tout le monde à la maison. Pu d’avion dans le ciel. Pu de voitures sur les routes. Les usines en fermeture. Tout est au ralenti. Presque toutes les catégories d’utilisation tombent à zéro. Yikes! Tout d’un coup on nage dans l’abondance d’un produit que pu personne n’a besoin.
Bref, en l’espace de quelques jours (heures?) le baril de pétrole a redéfini l’événement étiquette rouge de Toyota.
Par comparaison, une baisse de 68% c’est comme si tout d’un coup la tonne de mais vaudrait 70$. Ouch, han?
Avec tout ça, le cours de l’éthanol a aussi planté. JAMAIS l’éthanol n’a été aussi cheap. Les transformateurs sont dans une situation extrêmement difficile. Aujourd’hui les marges de transformation sont dans le rouge SOLIDE. Acheter une tonne de mais pour le transformer en éthanol n’est vraiment pas rentable. Pas rentable pantoute. ET JE N’AI MEME PAS INCLU LES BASES qui rendent encore plus difficile la situation. Bobo.
Ça va revenir ces choses-là, tout ce qui baisse remonte, mais ça peut prendre du temps et cela va aussi affecter la consommation de maïs. Aux USA c’est plus du tiers de la demande qui s’en va en éthanol. C’est une catégorie d’utilisation importante.
C’est rock n roll tout ça. C’est un marché qui habituellement est plate à ce temps ci de l’année mais là c’est très excitant! Bon ça ne va pas bien, c’est vrai. C’est ce qui explique pourquoi le corn vaut moins que 3.50$ – je pense que le prix actuel inclue assez bien les éléments bearish du marché.
Si je veux prendre un peu de recul et me donner de la perspective, je regarde un graphe des cours des dernières années et je constate que les moments ou le prix américain est sous 3.50$ le boisseau est plutôt bref. Ça l’arrive, c’est sûr, mais ça ne reste pas à ces niveaux éternellement.
Ces turbulences de marché crée des opportunités. Comme par exemple :
- Les cours du pétrole et le ralentissement rend le transport très TRÈS abordable.
- La Chine s’est relevé du virus, la vie reprend son cours normalement.
- Le grain a suffisamment baisser pour attirer les acheteurs.
SIMON BRIÈRE
Stratège de Marché / Market Strategist
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