Le bilan mensuel d’offre et de demande publié mercredi était plutôt négatif pour les marchés affichant des stocks de fin plus élevés que les anticipations du marché. La réaction à chaud fut effectivement négative mais depuis le marché à terme se redresse. Clairement, le marché semble avoir jeté à la poubelle les résultats de ce rapport en attendant le prochain.
Regardons maintenant plus en détails les résultats de ce bilan mensuel d’offre et de demande en commençant par le maïs. Évidemment, les surfaces ensemencées ont été ajustées à la lumière du rapport du 30 juin ce qui représente une augmentation d’un peu plus de 2 millions d’acres. En revanche, on revoit à la baisse les rendements de 4 bu/acre si bien que l’on se retrouve avec une taille de récolte assez similaire à la précédente estimation à 15.3 milliards de boisseaux. Au final, les stocks de fin demeurent à toute fin pratique inchangés à 2.26 milliards de boisseaux.
Même si le rendement final devait se situer sous ce niveau il y a, à mon avis, encore de la marge de manœuvre du côté de la demande. Pour l’alimentation animale, on prévoit actuellement une augmentation de 225 millions de boisseaux. Il faut se demander ici comment l’USDA en arrive à un tel constat alors que la production de viande aux États-Unis est prévue en baisse pour 2024. Du côté des exportations, il faudra clairement une baisse de prix pour réveiller l’appétit des acheteurs alors que le Brésil nage dans l’abondance rendant peu probable actuellement l’augmentation prévue de 450 millions de boisseaux.
Jetons maintenant un coup d’œil du côté du soya où les anticipations du marché ont été le plus déçues. Avec sa baguette magique, l’USDA réussi a faire balancer son bilan avec des stocks de fin à 300 millions de boisseaux malgré une baisse de 4 millions d’acres sans toucher aux rendements. La recette est plutôt simple, il s’agit de réduire la demande pour l’ancienne récolte et diminuer les exportations de 125 millions de boisseaux de la prochaine. La plupart des analystes s’attendaient et s’attendent encore, à voir la direction des marchés, à des stocks de fin sous la barre des 200 millions de boisseaux. Bien que le bilan se resserre, il demeure au-dessus des niveaux de l’an dernier pour le moment.
Nous entrons actuellement dans une période critique en ce qui concerne les conditions météos avec la pollinisation et le remplissage des grains. Les mouvements violents et dans toutes les directions ne sont clairement pas encore derrière nous alors que la météo et les conditions au champs seront scrutées à la loupe. Il faudra attendre le fin du mois d’août pour une possible accalmie sur les marchés en autant qu’une nouvelle inattendue ne viennent brouiller le radar encore une fois.