Bonjour,
Tout le monde est emballé ces temps-ci concernant les prix du porc. Après une longue attente, les prix redeviennent profitables pour la prochaine année quand on regarde la marge de bénéfice laissée par les contrats à terme à la Bourse. Ainsi, en prenant compte des contrats de mais , de tourteau de soya, de porc et du dollar canadien, la profitabilité est presque de $8 / porc. Cela fait changement des pertes des derniers mois (voir tableau calculé par le consultant Réjean Leblanc)
https://grainwiz.com/nouvelles/pouliotleblanc/13465-marge-cme-24-janvier-2022
Peut-on espérer encore mieux? Devrait-on commencer à protéger ces prix? Vais-je regretter de faire de la contrepartie comme l’an dernier? Ces questions sont parfaitement légitimes, et je crois sincèrement qu’il faut se les poser. Un plan de commercialisation n’est pas dogmatique, quand les circonstances changent, on peut changer quelques règles. Mais qu’est-ce qui a tant changé récemment qui pourrait faire dévier notre plan de match?
Dans les faits, rien n’a vraiment changer; les grains montent (ou descendent), les exportations sont bonnes (ou moins bonnes), les maladies surgissent ici et là sur la planète, les habitudes des consommateurs changent (et reviennent). Ce qu’il y a de différents depuis quelques années, c’est la présence immense d’argent sur les marchés financiers qui crée des vagues haussières ou baissières plus abruptes. Est-ce à dire que ce qu’on vit présentement est relié seulement aux spéculateurs qui envahissent le marché avec leur portefeuille? L’inflation alimentaire est-elle LA cause de la hausse des prix?
Les spéculateurs possédaient près de 48 795 contrats acheteurs dans le marché du porc. Ils ont déjà possédé proche de 100 000 contrats en 2014. Donc, l’argent est là, mais pas autant qu’on s’y attendrait.
L’enjeu présentement dans le porc demeure l’état de l’offre de viande et d’animaux aux abattoirs. Quand on regarde depuis le début de l’année 2022, on note une grande diminution de nombre de porcs amenés dans les abattoirs américains. Le rapport LS_710 du USDA publie les données hebdomadaire d’abattages et on note bien la baisse de 13.6% cette année. PAR CONTRE, avant de partir en peur avec ça, il faut ajouter que ces données sont grandement influencés par le temps des Fêtes qui peut enlever 1 ou 2 journée d’abattage. Seul le temps vient distiller un peu ces données alarmantes. Plus il y aura des jours qui passent et plus le manque de cette journée ou deux diminuera en importance, si le nombre de porcs augmente dans les prochaines semaines.
Le prix monte présentement parce qu’il y a tout simplement moins de porcs. Pourtant le prix au comptant fait des va-et-vient dans le niveau de 78.20 USD / 100 livres. Il reste plus de 14 jours avant l’expiration des contrats de février, mais avec un future à $86.00, il faut s’attendre que le prix cash remonte dans les $80s rapidement. Le calcul qu’il faut faire aussi c’est de comparer avec les prix atteints l’an dernier et ajuster nos anticipations avec la réalité de 2022. Mais ces estimations et la mise en place de stratégie n’est pas une science parfaite.
Il faut conserver en tête que toute bonne chose a une fin et qu’il faut tout de même évaluer les différentes options offertes au niveau du hedging pour commencer à gérer les prix futurs et notre profitabilité. Plusieurs objectifs peuvent être mis en place au moyen des contrats à terme et des options.
Le USDA a publié hier son rapport de Cold Storage pour le mois de décembre. La situation des bas inventaires se stabilisent… c’est-à-dire que ceux-ci ne baissent plus…. Les inventaires se situaient à 398.95 millions de livres en baisse de 19.1% par rapport à la moyenne des 5 dernières années et 4% sous le niveau de décembre 2020. Par contre, il faut souligner que certaines coupes commencent à s’accumuler, je pense aux retailles et même le bacon qui progresse.
On parle beaucoup de l’offre de viandes ces temps-ci, avec raison, mais on semble oublier le côté DEMANDE. Le USDA a publié des informations concernant le porc dans son rapport de grains (WASDE) de la semaine dernière. Subtilement, l’organisme a glissé une information que peu de personne avait vu : une baisse des exportations de viande de porc en 2022. En fait, on parle d’une diminution de 405 millions de livres. Au même moment, elle diminuait aussi la production prévue de 2022 de 80 millions de livres. Au même moment, le USDA augmente les données d‘importations de 137 millions de livres. Pour revenir aux exportations américaines, le USDA en baissant de 405 millions de livres, c’est une réduction de -5.5% par rapport à l’estimé précédent et se serait une baisse par rapport à 2021 alors qu’on s’attendait tous à une hausse de 2% cette année. Quand on regarde la viande produite par capita, on note toujours le niveau de 51 livres par personne ce qui est adéquat comme ratio.
FRÉDÉRIC HAMEL, CFA
Stratège de Marché / Market Strategist
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